PROCESSUS ELECTORAL

L’INTEGRATION DU GENRE DANS L’OBSERVATION DU PROCESSUS ELECTORAL

L’égalité des sexes et l’égalité d’accès et de participation des femmes et des hommes dans la gouvernance et les processus de décision sont des éléments inaliénables d’un système de gouvernance démocratique.

Ce principe universel d’égalité et de non-discrimination entre les femmes et les hommes constitue l’un des engagements fondamentaux consacrés dans les instruments juridiques fondateurs de l’Union africaine et dans le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes africaines (2003), la Déclaration solennelle sur l’égalité des sexes en Afrique (2004) et la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance (2007). Au Sénégal, les femmes font de plus en plus sentir leur présence dans l’arène politique mais malgré ces progrès, le nombre de femmes activement et visiblement engagé dans la vie politique reste faible. Cela est principalement dû à la croyance qui prévaut dans la société que la politique est un domaine réservé aux hommes.

Le 26 février 2012, le Senegal va élire son président de la République, et par la suite ses députés. Ces élections se passeront dans un contexte très particulier dû au bouleversement apporté par le vote de la loi sur la parité entre les sexes sur les listes électorales par l’Assemblée Nationale en Juin 2010. Bien que ce projet de loi ait été voté par la grande majorité des membres de l’Assemblée, les observateurs locaux soulignent la nécessité de construire une solide prise de conscience du public ainsi que la volonté de la part de tous les acteurs politiques de mettre en œuvre la loi, pour ainsi, veiller à ce que les femmes jouissent d’opportunités égales dans la course aux postes électifs et que les partis politiques eux-mêmes respectent les principes de parité lors de l’élaboration des listes de candidats. Pour ce faire l’éducation, la formation et la sensibilisation des populations sur la nécessité d’égaliser les chances pour les femmes et les hommes en politique est l’une des stratégies clés pour prévenir des répercussions en porte à faux avec des mesures positives telles que les quotas.

L’observation électorale est également un outil précieux pour garantir des élections justes et libres. L’observation des élections ne peut pas satisfaire aux normes internationales à moins que l’équipe d’observation ne soit équilibrée c’est-à-dire composée d’hommes et de femmes et que les intérêts des hommes et des femmes soient également pris en compte lors du déroulement de l’ensemble du processus électoral. Le droit des femmes à participer à tous les aspects du processus électoral justifie qu’elles soient membres des équipes d’observation électorale.

Dans ce contexte, l’Alliance pour la migration et le leadership du Sénégal (AMLD) en partenariat avec International IDEA mettront en œuvre un programme de formation de femmes et jeunes leaders dans l’observation électorale au Sénégal.

Dans le cadre de leur partenariat stratégique, l’Alliance pour la Migration, le Leadership et le Développement (AMLD) et l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (International IDEA) ont entamé des programmes de formation pour l’intégration du genre dans les structures et instances de prise de décisions ainsi que de formation en leadership politique pour les femmes et les jeunes filles et garçons membres des partis politiques et de la société civile au Sénégal. Ainsi au cours de l’année 2011, des jeunes garçons et filles et des leaders seniors ont pu bénéficier d’un atelier et d’un dialogue sur la promotion de l’égalité des genres dans le leadership politique et la prise de décision.

Justifications:

Pour consolider et compléter cette expertise, les deux organisations partenaires ont décidé de conjuguer leurs efforts pour élargir le champ d’action des femmes et des jeunes filles et garçons en leadership politique en leur offrant une capacité supplémentaire en observation des élections. Les élections de février 2012 nous offrent une occasion unique d’impliquer davantage ces deux catégories d’acteurs politiques dans la gouvernance des processus électoraux. Une observation pertinente des élections requiert en elle même, l’acquisition et la maitrise d’outils techniques qui facilitent la lecture et l’interprétation et la restitution des événements vécus lors d’élections de toute nature. Les prochaines législatives, communales et locales nous offrent de grandes opportunités pour améliorer l’existant dans ce domaine.

Les femmes et les jeunes observateurs d’élections avec une expertise dans le domaine du genre sont mieux placées que les observateurs sans cette compétence pour comprendre comment les procédures électorales affectent la participation des femmes et des jeunes en politique. Cependant, la réalité est que, jusqu’ à présent en Afrique de l’Ouest, la participation de ces derniers dans ce domaine est négligeable.

Pour ces élections qui arrivent, il nous a semble utile de former les observateurs accrédités sur les techniques d’observation des élections basées sur la sexospecifité dans le but de favoriser au Sénégal un processus électoral équitable, conduit selon des standards internationaux, qui encouragent la protection des droits civils et politiques. En effet, la communauté internationale s’évertue à exiger des pays la tenue d’élections démocratiques en tant qu’élément du développement démocratique, notamment des droits de l’homme et de l’Etat de droit. Des groupes d’observation d’élections, tant nationales qu’internationales, respectueuses des sexospecifités peuvent aider à assainir les processus électoraux en accroissant la confiance de la population, en prévenant et en révélant les irrégularités et en élaborant des recommandations en vue de l’amélioration de ces processus.

Il ne peut y avoir d’élections honnêtes et démocratiques si un grand nombre d’autres libertés et droits fondamentaux ne peuvent être exercés de façon permanente, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation, dont les handicaps, et sans restrictions arbitraires et déraisonnables. Tout comme la démocratie et les droits de l’homme en général, ces scrutins ne sont envisageables que dans le cadre de l’état de droit. Ces préceptes sont énoncés dans des instruments internationaux, notamment ceux relatifs aux droits de l’homme, et d’autres et repris dans les textes de nombreuses organisations intergouvernementales. C’est ainsi que l’organisation d’élections honnêtes et démocratiques fait aujourd’hui partie des préoccupations des organisations internationales comme des institutions nationales, des candidats aux élections, des citoyens et de leurs associations

Objectif général:

Former un groupe de femmes et de jeunes qualifiés pour observer, contribuer et évaluer, le processus électoral dans le cadre général d’observation des différents événements organisés lors d’élections y compris les phases pré-électorale, le vote et postélectorale.

Objectifs spécifiques:

  • Renforcer les compétences et capacités des observateurs et représentants de parties à contrôler la mise en œuvre de la loi sur la parité durant la période de nomination des candidats et les phases ultérieures du cycle électoral.
  • Renforcer l’expertise des observateurs à contrôler le cycle électoral avec une perspective genre y compris l’application effective et équitable de la législation aux femmes et aux hommes candidats, observateurs, administrateurs des élections et électeurs.
  • Renforcer la capacité des femmes et des jeunes à jouer un rôle actif dans les processus électoraux au Senegal et éventuellement en Afrique de l’Ouest en augmentant leur nombre parmi les observateurs;
  • Satisfaire et rassurer les institutions compétentes à propos de la valeur ajoutée qu’apportent ces nouveaux acteurs dans l’amélioration de la gouvernance politique du pays,

Résultats attendus:

-Cent femmes, jeunes filles et garçons sont formés aux techniques et outils d’observation des élections selon une perspective genre,

-Une présence effective d’hommes et de femmes, de filles et de garçons dans le domaine de l’observation des élections,

-Un accroissement de la participation publique aux elections,

-Une transparence accrue du processus électoral qui permettra une meilleure gouvernance du processus dans le futur.

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