Libye : 30 migrants tués par la famille d’un passeur

La famille d’un passeur tué par des migrants a vengé sa mort mercredi en abattant 30 migrants et en blessant 11 autres dans la ville de Mezdah, au sud de la capitale libyenne. L’OIM dénonce un « crime insensé ».

Le ministère de l’Intérieur du Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli, a annoncé jeudi 28 mai la mort de 30 migrants dans un règlement de comptes avec des passeurs.

Selon un communiqué des autorités, un passeur âgé de 30 ans a été tué par des « migrants clandestins » pour des raisons inconnues. En signe de vengeance, des membres de sa famille ont abattu mercredi 26 personnes originaires du Bangladesh et quatre ressortissants africains, qui étaient détenus dans un entrepôt de contrebande à Mezda, au sud-ouest de Tripoli, précise l’Organisation internationale des migrations (OIM) dans un communiqué.

Onze autres migrants, dont les nationalités n’ont pas été précisées, ont été blessés lors de la fusillade et admis à l’hôpital.

« Ce crime insensé est un sombre rappel des horreurs que les migrants doivent endurer aux mains des passeurs et des trafiquants en Libye », a déclaré le chef de mission de l’OIM en Libye, Frederico Soda. « Ces groupes criminels profitent de l’instabilité et de la situation sécuritaire pour s’attaquer à des personnes désespérées et exploiter leurs vulnérabilités », a-t-il ajouté.

Près de 4 000 migrants renvoyés en Libye

L’OIM appelle les autorités libyennes à ouvrir « immédiatement une enquête ». Le ministère de l’Intérieur a promis de poursuivre les auteurs du massacre et de les traduire en justice.

L’agence onusienne alerte une nouvelle fois sur les conditions de vie des migrants en Libye, qui « se détériorent rapidement » en raison des combats à Tripoli et ses environs.

Pourtant, depuis le début de l’année, près de 4 000 personnes ont été interceptées en mer et renvoyées dans le pays, rappelle l’OIM. « Si les poursuites contre les passeurs et les trafiquants doivent rester une priorité, il est tout aussi urgent de mettre en place un système alternatif de débarquement en toute sécurité permettant aux personnes fuyant les conflits et la violence de disposer d’un port sûr et de garantir leurs besoins et leur protection », persiste l’organisation.

SOURCE : https://www.infomigrants.net

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