Le boom des villes africaines requiert des connaissances locales

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Par: Stephanie Achieng’

NAIROBI] Les villes africaines sont en plein essor, mais même les niveaux d’urbanisation les plus rapides du monde doivent épouser les connaissances locales en matière d’urbanisme, disent les experts en matière de ville durable.

Les villes africaines sont en grande partie façonnées par la recherche effectuée au Nord ; mais selon un nouveau rapport, les besoins spécifiques du continent rendent essentiels la recherche et le développement réalisés localement sur l’urbanisme.

Alors que l’essentiel de l’urbanisation en Afrique n’a pas encore eu lieu, les villes africaines connaissent les taux d’urbanisation les plus rapides du monde, dit le rapport. Les villes du continent devraient rapidement s’assurer que que les connaissances propres au continent soient utilisées pour favoriser leur développement. 

“En Afrique, il est nécessaire de construire une forte capacité humaine en matière de planification et de développement urbain durable”

Paul Syagga, université de Nairobi, Kenya

« La recherche sur les questions urbaines africaines est principalement façonnée par la recherche menée au Nord en raison des liens coloniaux [de l’Afrique] avec ces nations », explique Sylvia Croese, co-auteur du rapport et sociologue urbaine à l’African Centre for Cities[1] de l’université du Cap en Afrique du Sud.

Cette dernière confie à SciDev.Net que le rythme et l’ampleur de l’urbanisation en Afrique sont sans précédent et que plus des trois quarts des zones résidentielles développées sur le continent entre 1990 et 2014 sont informelles et non aménagées.

« Bien que de nombreux cadres et outils de production de connaissances soient pertinents pour les contextes africains, davantage d’efforts devraient être faits pour soutenir le développement de théories africaines de recherche afin de saisir les problèmes et les solutions dans leur contexte spécifique », indique le rapport.

Le rapport est basé sur des études de cas résultant du programme quinquennal Leading Integrated Research for Agenda 2030 in Africa[2] mis en œuvre par le Conseil international des sciences et le Réseau des académies des sciences d’Afrique. Il appelle les villes africaines à façonner leur avenir de manière durable et résiliente.

Mabel Nechia Wantim, co-auteur du rapport et chercheuse à l’université de Buea au Cameroun, dit que les défis du développement urbain durable en Afrique peuvent être mieux relevés en utilisant la science, les politiques et la société.

Elle ajoute que l’efficacité de la réponse de l’Afrique à ses défis urbains complexes dépendra largement de la capacité du continent à mobiliser divers types de connaissances et à relier ces connaissances multiformes à la prise de décision et à la pratique.

Défis

Le rapport indique que contrairement à de nombreuses villes africaines, celles de l’occident sont le résultat de l’industrialisation. En Angola, par exemple, la croissance et le développement des villes ont été largement alimentés par les recettes publiques provenant de la production du pétrole.

Selon Mabel Nechia Wantim, la recherche transdisciplinaire locale et la formation sur les villes durables sont urgentes en Afrique pour relever les défis auxquels sont confrontées les villes du continent, telles que les installations informelles

Paul Syagga, professeur d’économie foncière à l’université de Nairobi au Kenya qui n’a pas participé à la publication du rapport, a déclaré à SciDev.Net que les villes africaines sont principalement basées sur les migrations rurales-urbaines.

« En Afrique, il est nécessaire de construire une forte capacité humaine en matière de planification et de développement urbain durable, en contrôlant la façon dont les choses se font et avec le soutien de la classe politique qui tient le pouvoir », dit-il.

« Nous devons partir du connu vers l’inconnu avec des gestionnaires de villes possédant une expertise, une mission et une vision pour des villes durables en Afrique. Employer des managers formés localement en urbanisme, en arpentage et en ingénierie, puis les envoyer à l’étranger pour partager leurs connaissances et apprendre. »

Le rapport identifie les problèmes de développement urbain, notamment les installations et les logements informels dans des villes africaines telles que Luanda en Angola, Buea et Limbé au Cameroun, Addis-Abeba en Éthiopie, Nairobi au Kenya, Durban en Afrique du Sud et Kampala en Ouganda. 

Cet article a été produit par le desk anglophone de SciDev.Net pour l’Afrique subsaharienne

SOURCE : www.scidev.net

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