Sénégal: TRAFIC DE MIGRANTS, SÉJOURS IRRÉGULIERS : 89 Sierra-Léonaises placées en résidence surveillée

Une opération menée par la Brigade de recherches de la gendarmerie a permis de démanteler un vaste réseau de trafic de migrants. Quatre-vingt-neuf candidates à la migration sont placées en résidence surveillée, dans une maison tenue secrète.

Les éléments de la Brigade de recherches de Faidherbe ont démantelé un vaste réseau de trafiquants de migrants d’origine sierra-léonaise. Selon les informations de « EnQuête », les hommes de l’adjudant Niang ont mis la main sur deux membres de ce réseau, le 5 juin dernier, avant de les déférer au parquet, au terme de leur période de garde à vue. Un mandat de dépôt leur a été décerné. Un 3e complice est dans la nature et est activement recherché par les gendarmes. Si cette affaire a été gardée secrète depuis lors, c’est dû à sa complexité, mais aussi au fait que les personnes impliquées sont à plusieurs niveaux. Dans cette affaire, lorsque les gendarmes ont été informés de la présence d’étrangères, 89 Sierra Léonaises au total, en transit au Sénégal pour les pays du Golfe, ils ont commencé à les filer pendant plus de 20 jours. Une stratégie payante qui leur a permis de réussir un très gros coup de filet. Les recoupements et investigations ont permis de savoir que les filles sont entrées au Sénégal par la voie terrestre, en passant par la Guinée. Ainsi, de fil en aiguille, les gendarmes sont parvenus à les localiser en 3 lieux : Diamniadio, Malika et Médina.

C’était une stratégie des trafiquants pour passer sous les radars. Mais à cause de la Covid-19, ils n’ont pas pu mener à bien leur projet. Les interlocuteurs du journal renseignent qu’on les a recrutées chez elles, moyennant 700 dollars chacune (410 000 F CFA) pour se rendre dans les pays du Golfe et être engagées comme domestiques. Le réseau fonctionnait à trois niveaux.
Le premier échelon à la Sierra Leone, le deuxième au Sénégal et le troisième dans les pays du Golfe. Donc, après être entrées au Sénégal, on envoyait leurs documents à leurs passeurs, qui se chargeaient, après plusieurs micmacs, de leur faire franchir l’obstacle de l’aéroport international Blaise Diagne pour les pays du Golfe. L’on signale qu’elles devaient partir par groupe de 30 pour ne pas se faire repérer. Une fois à destination, dit-on, les passeports des migrantes allaient être récupérés.

Ainsi, à la place de la vie dorée qu’on leur a fait miroiter, elles allaient vivre l’enfer, avec des sévices corporels. Si elles n’avaient pas de chance, elles allaient devenir les objets sexuels de leurs futurs patrons, sans avoir la possibilité de rentrer chez elles. En tout cas, à ce stade de l’enquête, les préjudices subis par les victimes sont estimés à plus de 50 millions de F CFA. Selon toujours ces informations, depuis le 5 courant, en attendant la décision de leur pays, de concert avec leurs autorités consulaires établies au Sénégal, les 89 Sierra-Léonaises sont en résidence surveillée dans une maison qui appartient à un agent recruteur établi au Sénégal.

Ce dernier, a la nationalité sénégalaise. Il vit au Sénégal depuis plus de 17 ans. D’une part, elles sont des victimes et, d’autre part, on peut leur coller le délit de séjour irrégulier. Pour rappel, au mois de mars dernier, la gendarmerie de Nguékhokh avait interpellé un agent recruteur sierra-léonais, avant de le déférer au parquet. E. K. voulait amener 21 filles à Oman. Dans cette affaire, les jeunes filles sont rentrées chez elles…

SOURCE : https://www.dakaractu.com

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