Entretien avec le consul général du Sénégal à Madrid : M. Abdou Khadre Agne

Au terme de votre séjour en Espagne pouvez nous faire le bilan de votre gestion à la tête du consulat ?

Il est toujours assez risqué de se lancer dans ce genre d´exercice après seulement une année effective de présence dans ce pays qui compte près de 100 000 ressortissants sénégalais, compte non tenu des centaines de jeunes qui continuent d´arriver sur les côtes espagnoles, souvent dans des conditions de destructuration mentale avancée, lorsqu´ils ont pu échapper au désert du Sahara, devenu un cimetière à ciel ouvert, et à la méditerranée que l´excellente Fatou DIOME, la bien nommée avait décrite comme´´le Ventre de l´Atlantique´´ de façon tout à fait prémonitoire, il y´a plus de 10 ans. On était loin de l´émotion collective mondiale actuelle, entretenue par des acteurs internationaux qui n’ont toujours pas pris, me semble-t-il la pleine mesure des initiatives fortes qu´il est urgent de prendre, si on veut sauver l´humanité, puisque c´est bien de cela qu´il s´agit, la migration sub-saharienne touchant directement ce que nous avons de plus précieux, notre jeunesse.

Quels sont selon vous les grands chantiers à mettre en oeuvre pour améliorer les conditions de vie des sénégalais établis en Espagne ?
Je voudrais déjà signaler avant de répondre précisément à votre question, que le Sénégal constitue le premier pays d’origine des africains de l’ouest présents en Espagne, suivi du Nigeria (54 000). La majorité de nos ressortissants sont des jeunes dont la moyenne d’âge est comprise entre 20 et 25 ans. C’est une population en grande partie composée d’hommes. Cependant, de plus en plus de mineurs non accompagnés arrivent en  Espagne, et sont pris en charge par les centres dédiés de l’Etat espagnol, ou des centres appartenant à des associations caritatives, qui collaborent souvent avec des ressortissants sénégalais bien établis qui servent d´intermédiaires et de traducteurs.

Du point de vue de la répartition géographique, on retrouve la plus grande partie de nos compatriotes au niveau de la Catalogne, au sud (Andalousie), au centre (Valence, Alicante, Murcia) et aux Iles Canaries. Ils travaillent principalement dans l´agriculture, les activités hôtelières, la pêche, mais également dans le transport et dans les usines. Il faudrait à ce niveau noter que la grande majorité des jeunes migrants irréguliers font de la vente à la sauvette, généralement dans les zones à fort potentiel touristique, ce qui du reste, est souvent source de tension avec les autorités policières.

Je profite de cette question pour indiquer qu´il est important d´impliquer davantage les travailleurs sociaux de notre pays, particulièrement les jeunes de la banlieue et ceux résidents dans les zones de départ de migrants.

Nous avons ainsi donc suggéré à la tutelle un certain nombre de mesures que nous ne pouvons pas toutes énumérer ici, mais retenez simplement qu´en dehors de l’aspect efficacité opérationnelle que j´ai évoqué tantôt, et qui devrait nous permettre très rapidement d´oublier les reproches qui ont été faits à la mission consulaire, souvent de façon légitime, nous avons beaucoup insisté sur la nécessité de prendre en compte la dimension sociale de la migration, et de la présence de nos compatriotes en Espagne

Intégralité de l’article Source : http://www.lactuacho.com


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